Concours CESM

Projet en collaboration avec Bourgeois le Chasseur, et pour collaborateurs: Guillaume Marcoux et Phillipe St-Germain
Un lieu à s’approprier

Le CESM (Centre environnemental St-Michel), est-il un lieu urbain? Une pause dans le tissu bâti?

Appartient-il au quartier St-Michel comme son nom l’indique, ou à l’arrondissement Ahuntsic/Cartierville, comme sa limite ouest sur Papineau, le présuppose?

Le CESM est en devenir. Sans avoir toutes les réponses aux questions que ce site hors du commun suscite, l’ajout d’un nouveau bâtiment est un moment où se cristallisent les futures idées de développement. L’architecture ici pose une pierre qui renouvelle notre perception du site sur la rue Papineau. Le bâtiment est visible. Il souligne sa présence, et celle du CESM, aux Montréalais. Son activité y sera à fort débit et pour tous : famille, parents, enfants adolescents, jeunes adultes. Des tournois de soccer s’y tiendront et ils seront nombreux, ces joueurs et spectateurs, à découvrir le CESM. L’architecture sera donc une première approche, une première visite, une première appropriation.

L’architecture y jouera son rôle permanent et transitoire. C’est un défi immense, à la dimension du lieu, que d’orienter cette intrusion de l’urbain dans l’espace si long, si vaste, si brut, du CESM. Sa permanence établira de nouveaux paradigmes : finie l’approche timide sur Papineau. Le bâti est discret, incrusté, amalgamé à la nature, ou dans la nature, mais il s’ouvre à la civilisation. Fini le bâtiment refuge, le lieu introverti; ici l’architecture s’ouvre au site, dialogue avec celui-ci et avec la ville. L’usager foule la toiture, se positionne dans la ville, regarde vers l’ouest, vers le nord et est heureux d’être sur une charnière entre le bâti et l’espace.

L’architecture sera transitoire, car après cette pierre posée, il y en aura d’autres qui moduleront le site, qui revisiteront celui-ci pour consolider ce geste fondateur d’une nouvelle approche à ce lieu fantastique.

Le bâtiment comme symbole identitaire

Le bâtiment prend naturellement sa place sur le site entre le talus végétalisé et la falaise. Il s’impose comme un point de convergence, un catalyseur qui s’ouvre vers un paysage singulier dégagé, inaccoutumé des Montréalais. Le visiteur, à travers son parcours dans le bâtiment découvre les espaces de jeu baignés de lumière naturelle, mais se laisse également charmer par les différents points de vue sur le futur parc.

Le bâtiment se démarque littéralement par la possibilité de s’approprier la toiture pour divers évènements sportifs. En plus de couvrir le terrain de soccer intérieur, la toiture se désaxe légèrement de l’axe nord-sud afin de permettre d’obtenir un terrain de jeu favorable pour les deux équipes (en relation au soleil). Cette toiture habitée est souple et évolutive. Cet espace est proposé en complémentarité des deux terrains de soccer souhaités. Ce geste aérien est facilement perceptible de la rue Papineau, permet d’assurer un signal fort dès l’approche, en plus d’offrir une perspective dynamique qui coupe l’effet de longueur de la façade sur rue. Cette structure tantôt toiture du stade couvert, tantôt surface de jeu extérieure, s’épaissit pour soutenir les porte-à-faux de ce geste audacieux et découpe subtilement les façades. Elle sert d’élément de repère dans le paysage. Celle-ci s’illumine pour amener une lumière indirecte à l’intérieur et s’allège à certains endroits pour contenir les circulations.

La notion de parcours et de découvertes entre en jeu pour relier les différentes fonctions. Un escalier mécanique est perceptible du hall principal d’où s’amorce une ascension vers les estrades, fonctions publiques, les aires d’interprétations, et ultimement le terrain, l’espace de jeu extérieur. Le parcours se poursuit à travers la structure habitée et mène le visiteur jusqu’à une terrasse extérieure à l’ouest avec vue en plongée sur le terrain de soccer extérieur. La circulation des usagers est également clairement identifiée depuis le hall. Par une circulation parallèle, les joueurs peuvent facilement atteindre le terrain intérieur et celui extérieur depuis les vestiaires.